L’écologie éclôt sur les toits de Paris

UN PAS DE PLUS VERS L’AGRICULTURE URBAINE

Bien plus qu’une mode, le “vert” à Paris est aujourd’hui une volonté forte des élus comme des habitants de réinventer la ville en y introduisant la nature. En janvier dernier, la Mairie de Paris a lancé un appel à projets pour promouvoir les végétalisations innovantes. Dans ce cadre, le dossier  présenté par Urbagri en partenariat avec Siplast, Nidaplast et Loiseleur, parmi les 22 projets retenus, proposait de concevoir un jardin suspendu sur l’un des bâtiments ajoutés dans les années 70 au 4 rue Lobeau. Pari réussi avec la création d’une nappe phréatique en toiture qui permet la création du “Potager et de la Vigne de l’Hôtel de Ville” et la plantation de fruits, de légumes et de vignes.
Les premières fraises sont déjà sorties de terre, ainsi que les radis, mesclun, herbes aromatiques, capucines et soucis. Les 110 pieds de vigne qui seront plantés en avril 2017 (muscat, chasselas, chardonnay, pinot noir et gamay) permettront une première récolte dans deux ans.
Alors que depuis près de dix ans les rooftops du monde entier sont le lieu d’un véritable renouveau, Paris affiche son ambition avec l’objectif de végétaliser 100 hectares. En cohérence parfaite avec cet objectif, le dossier présenté par les quatre partenaires est une expérimentation grandeur nature sur trois ans : investir une toiture plate de près de 1 000 m², originellement étanchée avec un complexe bicouche bitume autoprotégé, accueillant quelques équipements techniques et une double verrière centrale, pour la transformer en jardin comestible. Ce jardin se compose d’un potager et d’une vigne, posés sur une nappe phréatique artificielle créée grâce à un système de récupération et stockage d’eaux pluviales.
Un projet qui répond aux problématiques urbaines actuelles
Dans le cadre du Plan Climat actualisé de Paris, du Livre bleu de Paris et du Plan biodiversité de Paris, le Potager et la Vigne de l’Hôtel de Ville répond aux problématiques suivantes :

  • Lutter contre l’îlot de chaleur ;
  • Limiter la dégradation de la qualité de l’air ;
  • Gérer l’eau de pluie pour limiter les rejets en voirie et écrêter les pics de pluviométrie ;
  • Apporter des solutions en matière de biodiversité en créant des maillons s’intégrant aux corridors écologiques et aux trames vertes de la ville ;
  • Valoriser les surfaces en rendant une toiture-terrasse inaccessible productive ;
  • Créer du lien social auprès des personnels de la Ville de Paris travaillant dans ce bâtiment ;
  • Apporter une réponse concrète et mesurée en termes d’agriculture urbaine, réalisée dans le respect des règles de l’agriculture biologique : variétés régionales, emploi de substrats avec des fertilisants naturels, recyclage des déchets grâce au compostage sur place. L’objectif est une production alimentaire en circuit court, du Potager et de la Vigne de l’Hôtel de Ville pouvant nourrir partiellement 10 personnes.


Et après ?
Le jardin sera cultivé pendant une durée de trois ans renouvelable trois années supplémentaires. L’objectif est d’évaluer l’autonomie du système, la quantité d’eau supplémentaire nécessaire, la qualité des substrats et les polluants éventuels retrouvés dans les produits.

MISSION

Transformer une toiture inaccessible et technique en toiture accessible et potagère !
Au cœur de ce projet particulièrement innovant, la création d’une nappe phréatique de près de 1000 m2 nécessitant une grande technicité et une étanchéité parfaite
La nappe phréatique sur une grande partie de la surface de la toiture permet de stocker l’eau de pluie et de la restituer, non pas vers le réseau d’assainissement, mais de l’utiliser en totalité pour l’irrigation des végétaux, via des nappes textiles à forte capillarité, évitant le recours à une pompe électrique. Le dispositif a également pour objet de favoriser l’humidification de l’air en période chaude pour lutter contre l’effet îlot de chaleur, grâce à l’évapo-transpiration des végétaux et à l’évaporation à partir du substrat et de la nappe phréatique. La solution répond à l’enjeu incontournable de la gestion de l’eau de pluie que doit prendre en compte la collectivité et aux objectifs d’introduction de la nature en ville, de la biodiversité, des corridors écologiques et des îlots de chaleur. En complément, et pour pallier les longues périodes de sécheresse, un circuit d’arrosage raisonné – spécifique aux besoins en eau de chaque catégorie de plantes – est installé.
L’étanchéité, préalable pour tout projet fiable
Le préalable incontournable était de s’assurer de disposer d’une étanchéité robuste et adaptée à la mise en place d’un potager. Pour le Potager et la Vigne de l’Hôtel de Ville, au vu de la qualité du complexe existant – Adepar JS + Paradiene 30.1 GS de Siplast -, il suffisait d’ajouter une feuille en bitume SBS traitée anti-racine, Parafor Jardin Silver. Ce produit appartient à la gamme Silver***, des solutions d’étanchéité haute performance proposées par Siplast, garanties 20 ans et tracées avec des puces RFID.
La rétention d’eau en toiture ou comment créer une nappe phréatique sur un toit
Sous le potager, une lame d’eau de 100 mm d’épaisseur a été constituée à l’aide du procédé Wateroof.
Il associe une structure nid d’abeille appelée « Nidaroof » et un géo-espaceur, Geoflow 44-1F. Ainsi, les eaux de pluie tombant sur la verrière et sur le potager sont collectées sous le potager et constituent une réserve d’eau disponible pour les plantes. La structure nid d’abeille se présente sous forme de panneaux de 100 mm d’épaisseur, composés d’alvéoles en matière plastique de 50 mm de diamètre. Ils sont recouverts par un géotextile sur les deux faces, de manière à éviter que le substrat ne rentre dans les alvéoles. Ils offrent un indice de vide maximum (95 %) permettant de stocker l’eau pluviale.
Les substrats
Deux modes de mise en œuvre ont été utilisés sur la toiture. Le premier est appelé configuration en lasagne. Il consiste à la mise en place de substrat sous forme de couches successives. Par exemple, la parcelle potagère est constituée de 6 cm de bois broyé en fond puis 4 cm de substrat de champignon pour finir avec 10 cm d’un mélange terre végétale/compost. Le second est appelé configuration en mélange. Il consiste à la mise en œuvre de substrats différents préalablement mélangés. Par exemple, une partie de la zone viticole est un savant mélange de béton concassé, de sable, de brique, de terre végétale et de compost.
Les cultures
Des associations de cultures ont été réalisées pour permettre une meilleure préparation des végétaux aux différentes attaques – nuisibles, maladies – qui pourraient intervenir tout au long de leur cycle de croissance. Le protocole d’expérimentation va également permettre le suivi de rotation des cultures : tomates, concombres, radis, courgettes, salades, aromatiques, fraises, framboises…

Les partenaires

Siplast spécialiste de l’étanchéité depuis plus de 60 ans, est présent dans les domaines du bâtiment et du génie civil. Il offre également des solutions pour la couverture et la sous-toiture ainsi que pour l’insonorisation. ISO 9001, l’entreprise est tout particulièrement impliquée dans les solutions préservant l’environnement – gamme Eco-Activ – et les toitures-terrasses jardins végétalisées ou jardins (gamme Canopia).
UrbAgri développe l’agriculture urbaine en transformant les toitures des bâtiments, les friches urbaines et les parcelles non valorisées en espaces de production maraîchère. Cette approche permet de développer des circuits alimentaires très courts au cœur des villes, de fédérer les habitants/les salariés autour d’un projet commun, de les sensibiliser à la biodiversité urbaine ou encore d’améliorer l’isolation thermique des bâtiments, d’utiliser les eaux pluviales à la parcelle ou de lutter contre l’îlot de chaleur.
Nidaplast depuis 25 ans, conçoit, fabrique et commercialise des produits, blocs et panneaux en nid d’abeille extrudés en polypropylène. L’entreprise propose une large gamme de produits adaptés aux besoins et aux marchés de l’industrie, du bâtiment et des travaux publics ainsi que pour l’aménagement paysager.
Groupe Loiseleur entreprise familiale créée en 1927 par Joseph Loiseleur, est dirigée par ses actionnaires, Marc et Laurent Loiseleur. Le groupe, leader dans l’aménagement d’espaces extérieurs, comprend cinq filiales dédiées : aménagement paysager, terrains de sport, toitures et murs végétalisés. Loiseleur Paysage développe également une activité de compostage des déchets verts et de biomasse sur ses plates-formes Natureco.

Icône

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